Beatrice Gorelli & Kerem Türkyilmaz – Virtual Onanism

La première pandémie a bouleversé le physique ; nous avons assisté à la formation internet la plus massive de l’histoire. Des personnes de tous âges ont dû faire face à des dispositifs numériques ou à des applications, même en allant à l’épicerie. Sans parler des relations interpersonnelles, qui sont passées aux appareils numériques en quelques jours. Ainsi, l’utilisation de WhatsApp a augmenté pour atteindre près de 80 % en Europe. Les données montrent que les plateformes de pornographie vidéo ont également pris une part importante dans nos vies.
PornHub a signalé plus de 39 milliards de recherches au cours de l’année 2019, ce qui suggère 18 073 téraoctets de données transférées par jour, environ 40 % d’augmentation du trafic chez les utilisateurs masculins et féminins.
En général, l’idée de l’autoérotisme était considérée comme un acte naturel chez les Grecs et les Égyptiens dans le passé. Mais au milieu du XVIIe siècle, il a été condamné par les plus hautes personnalités de l’époque, par exemple le médecin suisse S. A. Tissot ou les philosophes I. Kant et J.J. Rousseau, qui l’ont qualifié de “profanation de l’humanité”. Des superstitions pseudo-scientifiques ont persisté jusqu’à une époque récente, liant la masturbation à la cécité et à la courbure de la colonne vertébrale.
La pièce interactive veut soulever la thématique de la masturbation dans les médias virtuels. Imaginez notre ordinateur ou notre smartphone comme un miroir, renvoyant au spectateur les actions inconditionnelles que chacun effectue pendant la masturbation ; après que l’utilisateur se soit familiarisé avec l’interaction en identifiant ses mains, l’entrée se transforme en une vidéo de masturbation – donnant au spectateur un sentiment inattendu. Le résultat peut être considéré comme une collection d’activités biologiques liées aux mouvements de plaisir les plus personnels qui nous unissent dans un moment profond, privé et collectif.